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  • Les Tours d'illusion

     

    Serial Romance,

    (saison 1, premier jour)

     

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    EWA

    Quand elle apparut dans la lumière livide de la cité industrielle aux cours enneigées, le vieux Jobin comprit qu’un ange lui était envoyé du ciel.

    Le ciel en question, barré par les hautes cheminées des usines crachant leur saleté, semblait aussi bas que le plafond de la salle commune où il avait installé son Mac, à l’écart des autres pensionnaires, mais le vieux Jobin voyait ce que les autres ne voyaient pas, et l’apparition d’Ewa le toucha réellement.

    Réelle, se dit-il; cette femme est réelle, songea Job le Troll.

    Et cette autre chose le frappa : qu’Ewa avait l’air de fuir dans la neige pourrie alors qu’elle venait droit sur lui. Ce qui ne lui était jamais arrivé de toute sa vie fracassée se concrétisait sous ses yeux et comme en 3D : cette femme en fuite cherchait à entrer dans sa vie.

    En outre, l’apparition d’Ewa troubla le vieil ingambe par l’environnante beauté de ce que tous auraient trouvé sinistre, voire déprimant, tant le décor qui la cernait semblait banal et triste, aussi banal et triste que l’était la salle commune de l’Hospice ; mais le bleu pâle et le jaune pisseux de la scène irradiaient étrangement et l’ange le regardait, lui et personne d’autre, se disait-il et ne cesserait-il de se répéter par la suite, même quand le mal le prendrait à la gorge.

    Pour le moment, cependant, Ewa lui avait tourné le dos . Après être sortie de nulle part, infime silhouette emmitouflée dans ses lainages et comme perdue dans le champ de la caméra cadrant les terrains vagues enneigés et trois barres d’immeubles, la jeune femme avait bel et bien paru monter en sa direction, l’air concentré sur un sentiment où il avait cru percevoir de l’accablement ; l’ovale de son visage, encadré de longs cheveux blonds, avait bientôt rempli l’écran – et de ce moment datait précisément le choc de l’apparition-, mais le plan suivant la montrait s’éloignant le long d’une ligne de chemin de fer dominée par la masse embrumée de trois hauts-fourneaux, et là-bas elle bifurquait en direction de la station de bus flanquée d’un pylône désaffecté en voie prochaine d’effondrement, et c’est sur cette image que le mot UKRAINE s’inscrivait en surimpression.

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    Le vieux Jobin ne s’en étonna pas vraiment, même si les premières images lui avaient plutôt évoqué les sites industriels de Silésie, mais il avait identifié ces régions sinistrées de l’ancienne Europe de l’Est et ce qu’il voyait maintenant, dans une petite salle de l’hôpital décati où, vêtue d’une blouse blanche à liséré bleu et coiffée d’une espèce de toque, Ewa s’activait, avec deux soignantes plus âgées qu’elle, autour d'un nouveau-né sous perfusion sanglé dans une combinaison pelucheuse ornée de pandas, confirmait cette impression d’arriération et de laisser-aller qu’il avait observée maintes fois par le truchement des webcams des ressortissants de ces pays auxquelles il avait accès par divers sites fréquentés durant sa dernière période de voyeurisme compulsif extrême, avant son admission à L’Espérance où les événements récents l’immobilisaient plus encore que durant toute sa vie de grabataire, coincé entre sa chaise roulante et la carrée minuscule dans laquelle on l’avait relégué, dont l’unique fenêtre donnait sur le bois noirs.

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    Revenant à son écran, le vieux Jobin avait retrouvé Ewa dans la séquence suivante. À la caisse de la maternité où elle était allée retirer son salaire avec une quinzaine de ses collègues attendant leur tour dans l’escalier, Ewa avait appris qu’on ne pouvait lui verser que les deux tiers de son dû, et c’est pourquoi elle avait l’air abattu quand elle réapparut au vestiaire de l’hôpital, mais ensuite comme une rage semblait l’avoir fait se ressaisir, et la babouchka qui avait gardé son propre enfant de neuf ou dix mois, lui ramenant son landau devant la barre où elle habitait avec sa mère et son frère, ne parut pas relever chez elle aucun signe de découragement.

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    Le vieux Jobin, qui affectait parfois un certain cynisme, au point d’être taxé de comportement inapproprié par la cellule d’observation psychologique des Services, au début de son séjour forcé à L’Espérance, constatait avec d’autant plus de lucidité, quasi amicale, qu’Ewa, ce matin-là, en avait sa claque, et les séquences suivantes de ce drôle de film qu’il regardait en streaming plus de dix ans après sa réalisation allaient confirmer son impression et lui donner raison dans les grandes largeurs, à savoir que cette femme tirait sa force de sa fragilité même et que c’était cela qui lui avait fait penser qu’il y avait de l’ange en elle et qu’elle lui était envoyée spécialement en cette période de déroute.

     

    (Saison 1, 2e jour)

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    BABY DOLL

     

             Ewa riait bonnement, à présent, dans le salon rose à fanfreluches où elle avait retrouvé son amie Tatjana, presque nue devant sa webcam, encore luisante d’huile parfumée

    C’était le lendemain de son dernier jour à la maternité où – le vieux Jobin l’avait compris sans sous-titre – jamais elle ne remettrait les pieds; il fallait être aveugle pour ne pas voir que c’était décidé.

             Sa mère avait-elle protesté ? Peut-être même pas : sa mère, à ce qu’il semblait, en avait vu d’autres. Certes sa mère lui avait balancé de dures paroles, la veille au soir, quand Ewa avait mis des heures à endormir Aliocha, mais peut-être sa mère s’adressait-elle à elle même, aussi, ces lancinants reproches, ou peut-être au Parti, peut-être aux Républiques socialistes déchues, peut-être à ce lâcheur éternel qu’on appelait le Seigneur Tout-Puissant ?

    Ce qui était sûr, c’est qu’Ewa avait éclaté de rire quand, le lendemain, elle avait retrouvé sa vieille amie Tatjana dans l’ancien appartement communautaire du centre de la capitale réaménagé en studios érotiques, à peu près nue dans ses mules roses, à genoux devant sa caméra, ondulant de la croupe en soupirant de jouissance simulée tandis qu’une voix aigre éructait dans le haut-parleur de l’appareil : « Näher ! Näher, Pussy ! », et que Tatjana se rapprochait en effet de son client virtuel du moment non sans adresser un clin d’œil à la visiteuse qui l’avait surprise en pleine activité ; et Job le troll avait pris ce clin d’œil pour lui…

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    Or Tatjana n’en avait pas voulu à son amie de sa moquerie apparente, sachant qu’Ewa la connaissait trop bien pour la juger, mais les jours suivants, quand elle lui suggéra de l’initier à son business,selon son expression, le rire réitéré de la débutante à laquelle elle avait prêté son baby dol de fonction, nue à son tour devant la tenture de fausse soie rose censée évoquer quelque alcôve de rêve, et visiblement incapable de répéter en anglais ou en allemand les mots de Schwanz ou de Pussy sans pouffer, la vexa tout de même un peu avant de l’amener à conclure, plus amicalement, que son amie n’était décidément pas prête, ou peut-être pas faire, pour ce job d’ailleurs peu rémunérateur.  

     

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    Quant au vieux Jobin, qui avait baissé le son de son Mac au minimum afin de ne pas attirer l’attention des pensionnaires de l’Hospice somnolant plus ou moins à l‘entour, il avait ri silencieusement, lui aussi, en assistant à cette suite de séquences qui lui rappelaient tant de ses errements de voyeur solitaire, et le lendemain ou le surlendemain suivants, de retour à sa morne banlieue, Ewa faisait ses valises et, après avoir tendrement embrassé sa mère et son vaurien de frère, leur laissant l’enfant le temps de changer de vie, s’embarquait à destination du monde que ses amis émigrés en Autriche lui avaient dit meilleur. 

    HYPERTEXTE : Dès ce moment, et pour une durée indéterminée, nota le romancier dans son Journal, l’évidence apparut qu’on devrait renoncer à toute date dans la suite des constats relatifs à la pandémie. Le premier de ces constats portait sur la difficulté respiratoire frappant d’abord les plus faibles. Est-ce dire que le monde était devenu irrespirable, sauf aux plus forts ? Oui et non. Le deuxième constat significatif était qu’on hésitait entre toute affirmation et son contraire. Nul n’était sûr de rien, sauf ceux qui se targuaient du contraire - sans en être sûrs. Le troisième constat fut que certains des plus intelligents se montrèrent immédiatement les plus stupides, tant ils se prétendaient intelligents - donc égaux aux plus stupides. Les plus forts, les plus puissants, les plus ostensiblement possédants semèrent quelque temps le doute, de même que les plus portés à se croire croyants et les plus portés à se croire savants. Quelques jours plus tard, la croissance bientôt exponentielle des chiffres de la Statistique, réelle ou trafiquée, alla de pair avec celle des compétences expertes en tout genre, à commencer par l’hygiène théorique et le conseil moral. En peu de temps foisonnèrent les experts en pathologie virale et les moniteurs affirmés du vivre-ensemble, et tout aussitôt proliférèrent les analystes immédiatement subdivisés en adversaires du pour et en contempteurs du contre, tous accrochés au déjà-vu. Les uns évoquaient la peste noire et les dangers de l’étatisme, les autres la grippe hispanique et les dangers du libéralisme, tandis que les soignantes et les soignants soignaient, fort applaudis des balcons. Les constats de part et d’autre restaient cependant confus et le doute persistait, qu’exacerbait la foi des prêcheurs et des chefs d’entreprises ne doutant de rien - c’était bien avant la fermeture des premières boîtes de nuit et l’interdiction graduelle des chantiers, le confinement local et bientôt mondial. La panique ne s’était pas encore emparée des résidents et du personnel des établissements médico-sociaux du genre de L’Espérance, mais le mal couvait et progressait imperceptiblement dans les organismes les plus vulnérables, ainsi que le vieux Jobin le constatait à l’instant même en comptabilisant les premières victimes de  son entourage…

    Saison 1, 3e jour

     

    AVATARS

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    Le vieux Jobin assistait, depuis quelque temps, à quelque chose en lui qui relevait de la métamorphose.

    À vrai dire, il n’avait cessé de se transformer, et sous de multiples pseudos et aspects, depuis qu’il avait passé de l’observation directe, en son studio du septième étage du bloc B de la Cité des Hespérides, une vingtaine d’années plus tôt , au stade de voyeur accro au show mondialisé, et moins que jamais palpable, du seul Réseau des réseaux, glissant d’image en image comme sur un grisant et sinueux toboggan se mordant la queue.

    Une nouvelle sorte de mélancolie s’était alors emparée de lui, liée au tournant de la quarantaine et au caractère mornement répétitif du processus psychique obsessionnel, puis un relent de lucidité vive et un sursaut de son atavique sens de l’humour l’avaient fait réagir en l’incitant à jouer de ruse avec le serpent numérique, d’abord en multipliant les fausses pistes, pendant quelques années où il eut recours à tous les tours et détours de la séduction virtuelle, sous d’innombrables noms d’emprunt et profils plus avenants les uns que les autres, puis en semant le trouble, et parfois la panique, sous le pseudo revendiqué de Job le Troll, maître du sarcasme gore rattrapé, un certain jour de janvier, par ce qu’il fallait bien appeler la réalité, où toutes et tous étaient devenus CHARLIE, sauf lui et quelques impies de son espèce.

    Or la perception de sa réalité à lui - solipsisme retors de paraplégique bodybuildé passé du ressentiment mortel voué au Grand Salopard qui avait permis ça (à savoir le plus banal accident de la route qui avait fait de lui cet absurde infirme sans âge), à une compréhension plus pénétrante de la supérieure logique du méchant Dieu en question -, et l’intelligence plus claire de son état, n’avaient cessé de le faire évoluer vers plus de lancinante douleur et, paradoxalement, vers plus d’attente de quelque chose, il ne savait trop quoi, qui lui adviendrait tôt ou tard comme une espèce de rédemption.

    Peu de temps auparavant, le tournant marquant ce qui serait la dernière étape de la vie de Martial Jobin fut matérialisé, si l’on peut dire, par la perception de l’odeur de l’hospice lui révélant soudain la terrible présence des autres. Alors seulement, à l’approche de sa soixantaine un peu fantomatique, il conçut réellement ce qu’est réellement l’odeur de l’humiliation humaine en faisant rouler sa chaise dans la salle commune de L’Espérance, et cette odeur qui n’était ni d’un hôpital ordinaire ni d’une morgue, ni d’une chapelle désaffectée ni d’un réfectoire de caserne à l’heure de la soupe, mais un peu de tout cela en plus terne et plus tiède, en plus aigre et en plus moite, le pénétra physiquement et psychiquement à la fois comme un gaz stuporeux mais sans l’âcreté organique des vesses de vieillards, en somme horriblement confortable et rassurante, mortellement maternelle et gage de quelle sourde sécurité mais combien trompeuse aussi, vaguement effrayante, en tout cas pour un type comme lui qui avait toujours récusé, sans doute par réflexe de défense, l’idée même qu’on pût le dorloter ; et voici que de derrière l’odeur, si l’expression a le moindre sens, ou même de l’intérieur intime de l’odeur surgissaient des visages, et dans les visages des regards, des yeux ouverts à son arrivée sous autant de paupières et de rides, et quelque part une pendule sonnait dix ou onze coups, il ne savait plus, il se sentait perdu comme en son enfance très lointaine dans les profondeurs d’une maison d’un autre siècle aux verrières orangées donnant sur un jardin à jets d’eau claire où cela sentait, à la même heure à peu près, la bonne cuisine de la mère de sa mère – et l’affreuse odeur de l’hospice lui rappelait bien étrangement ce bonheur et les gens qu’il y avait là lui apparaissaient comme de vraies gens, etc.

    De tout cela, le vieux Jobin tira une espèce de joie inédite, en rupture complète avec l’accablement qu’il éprouvait le matin même à l’instant de suivre les deux fonctionnaires des Services, cornaqué jusqu’en ces hauteurs boisées dans l’affreux fourgon des Services pour ce qu’il qualifiait de putain de relégation; et, chose plus surprenante pour celles et ceux qu’il accusait aigrement de lui imposer leurs soins, ce fut en cette même fin de matinée que Martial Jobin, infirme anarchisant et maniaque connu pour son caractère de sanglier et son sempiternel ricanement, cessa d’accabler tout un chacun de ses pénibles sarcasmes - ainsi en avait en effet décidé le Romancier dans ses notes sur le personnage…

    Saison 1, 4 e jour

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    JOURNAL SANS DATE, 1

    Dès le début de la crise, l’inanité intrinsèque de toute idéologie m’apparut comme l’élément nucléaire qui faussait toute interprétation des causes et des conséquences du phénomène global de la pandémie, incitant à renvoyer dos à dos les analystes libéraux stigmatisant les progressistes et ceux-ci chargeant ceux-là de tous les maux.

    La date inaugurale de la pandémie resta elle aussi incertaine, notoirement antérieure au Nouvel An lunaire honorant cette année le Rat de Métal, donc avant le début de l’an 4718 de la tradition que marquait le 25 janvier 2020, et la géolocalisation du foyer initial de l’infection au marché de fruits de mer de Wuhan, autant que son lien direct avec le commerce de chauve-souris - non consommées dans cette région -, ou avec les séquences du génome de virus trouvés sur les pangolins, ressortissaient à autant de supputations connexes ou contradictoires recyclées par les rumeurs ultérieures avérées ou contredites par les experts et contre- experts de tous bords au bénéfice ou au dam de tout soupçon de complot.

    Ce qui me sembla sûr et certain fut que, dès ces prémices de la pandémie, un écart abyssal, et croissant à chaque heure, se creusa entre la vérité des faits et leur interprétation dont les termes allaient constituer le plus formidable révélateur de l’état du monde que divers Présidents, à commencer par le Mufle mondial des Etats-Unis d’Amérique, qualifièrent bientôt d’état de guerre.

    À la présomption d’une Nature jugée naturellement inégalitaire s’opposa, dès le début de la pandémie, le constat d’une similitude trans-nationale, trans-confessionnelle et même trans-raciale des symptômes et des sou rances, qui faisait se ressembler tous les patients de tous les services d’urgence dans une commune angoisse, une commune plainte et un commun désir de survivre ou de ne pas survivre, de même que les soignantes et soignants de tous grades, se trouvaient unis comme un seul par le seul souci de bien faire.

    D’un jour à l’autre aussi, dans le monde divers et divisé depuis l’épisode mythique de la tour de Babel, s’imposèrent quelques gestes et mesures de défense aussitôt décriés par la jactance des caquets abstraits, mais scellant une autre façon d’égalité tendre. En langage commun, celles et ceux qui savaient ce que c’est que d’en baver, patients ou soignants et autres saints hospitaliers, prièrent tout un chacun de se laver les mains et de se tenir coi.

    Ce lundi matin le ciel est tout limpide et tout frais, on se sent en pleine forme et prêt à faire de bonnes et belles choses, mais on ne fera rien, sauf aux urgences et dans les centres de décision, les magasins de tabac et les offices postaux, certains chantiers et certains sentiers.

    Hier soir un subtil Utopiste y a été de la énième analyse du jour, comme quoi tout le monde avait tout faux sauf lui, et qu’il l’a toujours dit: qu’il fallait en revenir à la cueillette et que l’avenir proche était dans le lointain passé.

    Mais ce matin appartient aux blouses blanches ou bleues et le Grand Guignol du Président américain commence à bien faire tant les malades en chient dans les couloirs.

    Quant aux métaphores analogiques, elles disent ce qu’il faut dire du jamais-vu qui se répète : que le Virus est un nouveau Pearl Harbour vu que personne ne s’y attendait sauf ceux qui avaient tout prévu au futur antérieur, que le Virus est le copy cat d’un Nine Eleven à la chinoise, que le Virus est pire que le gaz d’Auschwitz vu qu’il n’a pas d’odeur ou plus exactement: qu’il supprime toute perception de toute odeur y compris chez les Chinoises et les Chinois.

    Ce matin cependant les gestes précis de la prévention et de la réparation éclipsent les grimaces et les vociférations des importants - ce matin appartient aux Matinaux.

     

     

    (À suivre)

  • Les Horizons Barbecue

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    1. Pays lointain

    Le premier Récit crédible remonte au quaternaire où le Créateur déjà se sent tout chose. Que faire de tout ça ? se demande-t-il en balayant du regard ce lointain pays de Lui-même.

    Le Verbe lui vient alors surgi du plus confus de sa mémoire et ce sera du tohu-bohu la première proclamation d'Entête : une lumière sera !

    Mais quel magma que tout ça, quel cri primal au corps, quel désagrément que de naître dans ce désert grouillant ! Cauchemar de venir au monde, après quoi l'on se sent mieux dans les bras et les odeurs.

    Le danger est immédiat mais il faudra faire avec les jours et les outils, broyer les pigments et chanter dans le noir déjà.

    Déjà !